Les pauvres sont dégueulasses, ils polluent ... (2)

Le commentaire laissé par Michel Crestin (Directeur du Marketing / Budget France) sur mon précédent message m'a ouvert les yeux sur un aspect de la problématique que je n'avais pas pris en compte...

Alors que cette publicité devrait permettre d'ouvrir le débat sur plusieurs points importants, on se contente de l'accuser de stigmatiser une partie de la population !

Le fait de constater des faits réels, maladroitement ou non, devrait provoquer des débats sur le fond et non pas sur la forme !

La seconde problématique est de savoir si on peut laisser des publicistes utiliser les malheurs des pauvres gens pour vanter et vendre des produits ou des services. Avant de répondre à cette question, il ne faut pas oublier que les publicistes n'ont pas le monopole de l'utilisation des malheurs des pauvres à des fins pécunières ... loin de là !
Peut-on s'insurger sur une exploitation du malheur des gens dans des publicités et accepter (voir même trouver normal et légitime) que des humoristes, des écrivains, des réalisateurs .... fassent leur beurre en s'inspirant de ces mêmes malheurs ?

Les pauvres sont dégueulasses, ils polluent ...

Par Jean-Marc Morandini - jeanmarcmorandini.com

« Les pauvres sont dégueulasses, ils polluent ». C’est par cette interpellation volontairement percutante qu’Ucar, loueur courte, moyenne et longue durée de véhicules entend s’inviter dans la dernière ligne droite des débats avant la finalisation des lois issues du Grenelle de l’environnement.

Jean-Claude Puerto-Salavert, PDG d’Ucar qui gère un parc de 12 000 voitures, estime que son devoir d’industriel est de militer pour « une voiture propre pour tous ».

Mais la forme est-elle vraiment la bonne ?

Le PDG affirme que c'est de l'humour au même titre que pouvait le faire Coluche.

Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités, se dit "choqué et indigné par cette camapgne qui stigmatise les plus pauvres. Le patron de cette société, au lieu de dépenser ainsi son argent ferait mieux de mettre cet espace publicitaire à la disposition des associations humanitaire. Il y a des limites !"

Votre avis ?

La forme n'est pas la bonne. Même s'il est précisé au-dessous de ce slogan en plus petit "Le droit à la voiture propre pour tous".
Il y a le risque que l'on ne retienne que la première partie du slogan et que l'on oublie que l'objectif est d'interpeler sur le fait que lorsque l'on est pauvre, on a pas les moyens de changer fréquemment de voiture ou de l'entretenir correctement de sorte à avoir une voiture qui pollue le moins possible.

En fait, ceux qui polluent le plus avec le voiture sont : les pauvres qui sont obligés d'utiliser des ruines sur roues et .... les riches qui envahissent nos villes avec leur 4 roues motrices qui consomment beaucoup plus que les voitures écologiques !
Les pauvres polluent parcequ'ils n'ont pas le choix, les riches le font délibérément en toute connaissance de cause.

Sinon, je pense que Martin Hirsch place son combat au mauvais endroit ! Il devrait se battre pour que rouler en polluant ou de manière écologique puisse être un choix pour chacun.
On peut dire que ce slogan stigmatise les pauvres et encore.... de nos jours, ce n'est plus possible de dire une vérité sans stigmatiser qui que ce soit.

Faut-il interdire les discours ou slogans stigmatisant une partie de la population ou s'attaquer aux racines des problèmes et faire en sorte que certains discours ou slogans n'aient plus lieu d'être ???

Admettons que ce slogan publicitaire soit retiré de nos rues. Ce n'est pas pour autant que les pauvres pourront se permettre de changer leur voiture et cesseront de rouler dans des "poubelles" qui polluent beaucoup !