Tuesday, April 25, 2006

Inauguration du mémorial arménien à Lyon

Ce mémorial pose, selon moi plusieurs questions ou problèmes :

  1. Les personnes propriétaires de logements ou bâtiments situés à proximité d'un édifice reconnu monument historique (la Place Antonin Poncet est de plus inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO) doivent suivre des règles drastiques lorsqu'elles veulent faire des travaux ou rénover leurs propriétés. (d'ailleurs y compris si la propriété en question n'est ... pas visible à partir du monument historique concerné !)
    Je trouve donc inadmissible qu'un conseil municipal impose dans ce type de quartier historique des monuments ou édifices qui sont architecturellement parlant incompatibles avec l'architecture et l'histoire du quartier.
  2. La France a reconnu le génocide Arménien, de la même manière qu'elle reconnait d'autres génocides. Cette reconnaissance ne suffit pas pour faire entrer le génocide Arménien dans l'histoire Française. Je ne pense pas que ce soit à la France de faire justice aux Arméniens en érigeant un mémorial. Je trouve normal qu'il y ait en France des mémoriaux Juifs, dans le sens où une partie du génocide Juif fait partie de l'histoire de France.
    Sinon, pourquoi ne pas ériger à Lyon un mémorial pour chaque génocide perpétré dans l'histoire, pourquoi ne pas également commémorer les victimes des génocides Tziganes, Tutsi, Cambodgiens, Ukkrainiens, Tibétains, commis en Serbie contre des Croates ou des Musulmans, les victimes du Communisme (sous les "règnes" de Lénine et Staline) ... Malheureusement, la liste serait beaucoup trop longue pour tous les citer.

Je ne nie pas le génocide Arménien. Mais pourquoi faut-il toujours 'communautariser' ? Plutôt que de faire un mémorial par 'communauté', pourquoi ne pas avoir fait un mémorial à la mémoire de toutes les victimes de tous les génocides.

Je pense qu'un grand pas aura été fait le jour où des personnes d'origines, de religions .... différentes se recueilleront ensemble autour d'un même monument pour commémorer le passé. Pour moi, la plus grande leçon que l'on pourrait tirer de l'histoire est justement détruite par le communautarisme : les victimes d'un génocide peuvent être n'importe qui ! Les victimes d'un génocide peuvent avoir n'importe quelle identité culturelle, religieuse ou politique.

Le communautarisme et la commémoration du génocide Juifs, du génocide Arménien ... nous fait plutôt oublier qu'à la base, il suffit d'un élément directeur et d'une minorité gênante dans une région ou un pays.... un génocide peut donc se produire n'importe où, à n'importe quel moment.

Après tout, cela fait 60 ans que l'on se souvient du génocide Juifs ... pour que cela ne se reproduise pas. Pourtant, cela n'a pas empêcher de nombreux génocides d'avoir lieu pendant la deuxième partie du XXème Siècle !

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