Saturday, October 01, 2005

Comment ... ne pas avoir à payer l'équipement de ses soldats ...

Le Pentagone s'interroge sur le remboursement des équipements de protection de ses soldats
WASHINGTON (AP) - Près d'un an après une mise en demeure du Congrès, le Pentagone s'interroge toujours sur les moyens de rembourser les soldats qui ont eux-mêmes payé leurs équipements de protection pour leurs opérations en Irak.
Les soldats et leurs familles dépensent encore des centaines, voire des milliers de dollars pour des équipements que l'armée ne peut selon eux leur fournir. Le père du sergent Todd Bowers lui a ainsi acheté une lunette de visée dernier cri pour son fusil, d'un montant de 600 dollars, ainsi que des lunettes protectrices de 100 dollars. Un achat qui n'a jamais été remboursé.
Bowers, qui est originaire de l'Arizona mais suit des cours à Washington, a été pris pour cible par un tireur embusqué lors de son second séjour en Irak, mais la balle s'est logée dans son viseur, et ses lunettes ont protégé ses yeux des éclats qui ont touché son visage. "On ne nous avait pas donné ces équipements lorsque nous sommes partis en Irak. Mais ils m'ont littéralement sauvé la vie", a-t-il confié à l'Associated Press.
La porte-parole de l'armée de l'air, le lieutenant-colonel Ellen Krenke, affirme que le Pentagone est "sur le point d'achever un programme de remboursement et de le lancer prochainement". Mais les autorités militaires ont refusé de justifier la raison de ce délai. Ellen Krenke précise que la priorité du Pentagone est de s'assurer que ses soldats "ont tout ce dont ils ont besoin pour combattre et remporter les guerres lancées par le pays".
Dans le cadre d'une loi adoptée par le Congrès en octobre 2003, le Département de la Défense avait jusqu'au 25 février 2005 pour mettre sur pied une réglementation pour ces remboursements, limités à 1.000 dollars (830 euros) par équipement. Mais les autorités militaires s'opposent à cette idée, estimant que "ce précédent ingérable va alourdir le Département avec une charge financière illimitée".
"Lorsque vous partez au combat, vous vous attendez à ce que son gouvernement fasse tout ce qu'il peut pour protéger la vie de son personnel", observe un ancien Marine qui a dépensé près de 1.000 dollars il y a deux semaines pour acheter un gilet de protection blindé pour son fils, actuellement déployé à Falloujah.
"Si je devais dépenser 10.000 dollars (8.307 euros) pour protéger notre fils, je le ferais", confie l'homme, qui a simplement souhaité être identifié par son prénom, Gordon, par peur de représailles contre son fils. "Mais je pense que les Etats-Unis ont l'obligation de s'assurer qu'ils ont cet équipement et de le rembourser. Je ne soutiens pas l'idée de Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense, NDLR) de combattre avec ce qu'on a, et non ce qu'on veut (...) Vous ne lancez pas une guerre tant que vous n'êtes pas prêts".
Le sénateur démocrate Christopher Dodd va présenter des amendements au projet de loi de finances de la défense, actuellement examiné par le Congrès, pour que la gestion de ces remboursements soit désormais confiée aux commandants des unités déployées sur le terrain. "Rumsfeld viole la loi", dénonce-t-il. AP

No comments: