Sunday, September 11, 2005

4 ans après ...

Alors que les Etats-Unis s'apprêtent à commémorer les attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush essaye de limiter les conséquences politiques de la catastrophe à la Nouvelle-Orléans.

Biloxi a été totalement ravagé par l'ouragan Katrina, mais plus personne n'en parle. Par contre, la Nouvelle-Orléans, ville construite en grande partie en dessous du niveau de la mer, du Mississipi et du Lac Ponchartrain voisins, s'est retrouvée submergée par les eaux après le passage de Katrina lorsque plusieurs digues ont cédées, laissant ainsi s'écouler l'eau provenant du Lac Ponchartrain.

Lorsqu'une ville se trouve protégée d'un risque d'innondation continu uniquement à l'aide de digue, un plan efficace d'évacuation, de secours et d'aide devrait être prêt "au cas où...".

Je pense que le bilan aurait été nettement plus élevé si cette catastrophe avait eu lieu sans avoir été précédée par l'ouragan Katrina : la population était sur ses gardes et les habitations en partie protégées. Cela n'aurait pas été la première fois que des digues ou barrages connaîtraient des défaillances sans raisons apparentes, à part peut-être le manque d'entretien. Et cela n'aurait certainement pas, et malheureusement, été la dernière fois !

Georges W.Bush sur la selette
Les sondages publiés depuis une semaine sont unanimes: les Américains n'ont jamais jugé avec tant de sévérité le président, considéré négligent face à une catastrophe annoncée et trop lent à amener des secours aux habitants de La Nouvelle-Orléans piégés par les crues meurtrières.
Au total, 57% des personnes interrogées affirment avoir perdu confiance dans la capacité du gouvernement à gérer une autre crise du type de celle générée par le cyclone Katrina.
Plus d'une personne interrogée sur deux (52%) ne fait plus confiance au président Bush pour prendre les bonnes décisions en cas de crise qu'elle soit intérieure ou internationale.


Evacuation des habitants ... ou des animaux ?
Alors que Brigitte Bardot s'insurge sur le fait que les animaux sont mal secourus et mal évacués, les militaires américaines espèrent que l'opération des derniers habitants soit terminée dans une semaine !Entre 10.000 à 15.000 personnes seraient encore dans la ville qui comptait 485.000 habitants (1,4 million avec sa banlieue) avant le cyclone du 29 août.
Doit-on les laisser tomber pour secourir prioritairement les animaux ?

La presse à l'affut
Une tentative des autorités d'empêcher la presse d'assister aux opérations de récupération des corps a été condamnée samedi par la justice saisie en urgence par la chaîne américaine de télévision CNN. Un juge a donné un ordre provisoire empêchant les autorités de s'opposer au travail des journalistes, sous couvert du premier amendement de la constitution américaine qui garantie la liberté de la presse, selon la chaîne.
Pourvu qu'ils ne diffusent des images QUE de personnes déjà identifées et avec le consentement de la famille. Cela doit être terrible de ne pas avoir de nouvelles de ses proches, si en plus on découvre leur décès par la diffusion de leur cadavre à la télévision alors que l'on espère qu'ils soient toujours en vie ...

Que devient Biloxi ?
Biloxi était une ville côtière de 50.000 habitants.
Elle a été touchée de plein fouet par l'ouragan Katrina et par la vague de 9 m de haut qu'il a généré.
Des habitants ont péri après avoir été coincés lundi sous les décombres de leur immeuble qui s'est écroulé sur le passage de l'ouragan Katrina.
Certains ont réuss à survir en nageant au milieu des décombres et des voitures flottant autour d'eux.
Des appartements de Quiet Water Beach (littéralement "la Plage de l'eau calme"), il ne reste désormais qu'une dalle de béton et un tas de briques rouges, vestiges des murs de l'immeuble. La route à quatre voies qui séparait le bâtiment de la mer est désormais recouverte de gravats et fermée.
Non loin de là, l'ouragan a également dévasté les casinos du bord de mer. Des personnes tentaient d'accéder aux machines à sous fracassées, à la recherche de pièces, alors que des pillages commençaient un peu partout dans la ville.
Les rescapés décrivaient l'immeuble de Quiet Water Beach après le passage de Katrina comme une scène d'apocalypse, ceux qui avaient ignoré l'ordre d'évacuation avouant qu'ils avaient sous-estimé la gravité de la tempête.
Landon Williams, ouvrier dans le bâtiment de 19 ans, avait choisi de rester dans son appartement. Il s'est enfui avec sa grand-mère et un oncle quand l'immeuble s'est effondré. En nageant parmi les débris, "nous avons regardé les appartements se désintégrer. On entendait les gros morceaux de bois craquer et se briser", a-t-il raconté.


George W. Bush et la reconstruction
On est jamais mieux servi que par soi-même et finalement, toute catastrophe est une opportunuité pour se mettre un peu plus d'argent dans les poches !
L'administration de George Bush semble plus performante pour attribuer des contrats aux entreprises à qui elle est liée que pour secourir les habitants.

Des entreprises liées à l'administration du président américain George Bush ont obtenu les premiers contrats de reconstruction dans les zones dévastées par le passage de l'ouragan Katrina.
Les entreprises Shaw Group et Kellog Brown and Root, filiale d'Halliburton, ont déjà été choisies pour commencer les travaux de reconstruction dans la région du Golfe du Mexique.
Or, ces deux entreprises sont des clientes du groupe de pression de Joe Allbaugh, ancien directeur de campagne de George Bush et ancien directeur de l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (Fema). Par ailleurs, le vice-président, Dick Cheney, a dirigé Halliburton entre 1995 et 2000.
Kellogg Brown and Root a conclu vendredi avec le Pentagone un contrat de 29,8 millions de dollars pour reconstruire des bases de la Navy en Lousiane et dans le Mississipi.
Le groupe Shaw a annoncé pour sa part jeudi que la Fema lui avait confié un contrat d'un montant de 100 millions de dollars pour des projets de logement et de construction. Vendredi, l'entreprise a signalé avoir conclu un autre contrat du même montant avec le Corps du génie militaire.
Selon des estimations, plus de 100 milliards de dollars pourraient être investis dans la reconstruction des zones affectées par l'ouragan. Le Congrès a déjà débloqué 60 milliards de dollars de fonds d'urgence.
Ainsi, la plupart des entreprises en lice pour les contrats de l'après-Katrina ont déjà gagné des milliards de dollars pour les travaux de reconstruction en Irak, comme Halliburton, qui y a remporté plus de 9 milliards de dollars.
Mais le réseau économique qui entoure Bush fait l'objet d'une vigilance toute particulière de la part des associations de surveillance. "Le gouvernement doit cesser de noyauter les postes à responsabilité avec des personnes qui misent régulièrement sur le bien public pour servir des intérêts commerciaux privés", estime Danielle Brian, directrice du Project on Government Oversight.

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